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LA TRANSE DES CISEAUX

Germana Civera, Victoria Civera, Victoria Uslé

Créée en 1998, Lauréat Villa Médicis Hos les Murs

Palacete del Embarcadero Santander, Quartier Centre d’Art Contemporain Quimper Bretagne.

Avec le soutien du Gouvernement de Cantabria, Espagne.

En 1998 Germana Civera est lauréate de la villa Médicis - hors les murs  et part à New York pour collaborer avec sa sœur plasticienne, Victoria Civera. 

Ensemble, elles conçoivent  LA TRANSE DES CISEAUX, installation-performance, parcours pluridisciplinaire, tridimensionnel, entre rêves et souvenirs de deux artistes-sœurs, partageant les mêmes préoccupations artistiques tout en utilisant des codes différents. Chacune apporte son regard sur le monde et sur elle-même.

Victoria Uslé, fille de Victoria participe aussi à l’expérience. Sa participation exprime un lien générationnel et plastique à la fois, une sorte de prolongation illimitée car Victoria Uslé agglutine les expressions artistiques des deux sœurs : l’expression dramatique de Germana et la plastique de Victoria. Sa présence catalyse la participation de sa mère et de sa tante en ouvrant de nouveaux horizons. Elles nous parlent, de l’intérieur des choses et des charges émotionnelles. Des images surgissent de la réflexion sur l’idée d’une chose ou de sa présence dans notre mémoire. Les objets et les actions se transforment en sculptures abstraites ou surréalistes.

LA TRANSE DES CISEAUX, installation-performance,  est une œuvre qui tourne autour des mécanismes du désir ; il n’y a pas d’intention particulière de représentation. Plutôt  une volonté d’appréhension des contours, des ombres et de la mémoire émotionnelle. Il s’agit de mondes intérieurs et quotidiens. 

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Parallèlement (1995-2004), Germana Civera  poursuit ses interrogations sur le langage du corps et ouvre un champ de recherche avec des personnes autistes. 

Dans ce travail, l’artiste se confronte aux questions en relation aux critères et aux codes, au formatage du corps, puis aux mécanismes de perception et de communication. 

Germana Civera développe un dialogue entre la conscientisation du corps et le non conscient. Avec un groupe de jeunes autistes, elle s’essaie au contact, elle déchiffre les mécanismes de cette rencontre ainsi que la notion de stéréotypie. Elle développe ainsi un autre regard et une autre pratique, axée sur la perception et des dynamiques de communication. 

Ces activités non spectaculaires ont toute leur importance, car c’est là que l’artiste se confronte à l’irréductibilité du corps et de sa danse, irréductibilité re-posée et re-travaillée sur le plateau, dans l’espace de représentation. 

Le film documentaire « Des instants » (2004), évoque cette rencontre avec ces jeunes autistes qui, grâce à la danse et par-delà leur handicap, trouvent une relation plus harmonieuse avec leur environnement. Cette rencontre, qui met en jeu les corps et un langage différents de la parole articulée, bouleverse la conception que nous avons de l’autisme et nous renvoie à des questions essentielles que l’habitude sociale a souvent effacées.

 

Ces expériences modifient son regard sur le corps et sur le monde, tandis que la question « Qu’est-ce que la danse ? » ne cesse de la hanter. C’est alors qu’elle commence à poser cette question aux autres, interlocuteurs d'horizons sociaux et géographiques divers, bien plus curieuse d’expérimenter la dynamique du témoignage que de recueillir des "réponses". 

Elle invente alors des dispositifs de performance qui appréhendent corporellement et scéniquement l'interview  - qui travaillent l'entretien du côté de l'entrevue.

Plusieurs projets voient le jour :

 

« OBJETS TROUVES ou QU’EST-CE QUE LA DANSE POUR TOI MAINTENANT», performance, (2002) créée au 3 bis f, lieu pour l’Art Contemporain  à Aix-en-Provence. Germana s’appuie sur le parcours personnel de performeurs : un philosophe, des danseurs interprètes, une historienne de la danse, une chorégraphe interprète, un artiste sonore. 

Dans « ENTRETIENS AVEC PAR B L EUX» avec le chorégraphe et improvisateur Benoit Lachambre, présenté dans le Festival Théâtre des Amériques à Montréal, et 

« désirez-là émissions radiophoniques » sur Radio Divergence à Montpellier, Germana propose comme unique mode performatif  la présence de la voix et la parole autour d’une série de questionnements sur le corps, la danse et la représentation. 

 

 

ENTRE/VUE, installation sonore (2004), co-produit par La Filature de Mulhouse, le Centre Chorégraphique National de Montpellier, le Festival Théâtre de Montréal, fait aussi écho à ce questionnement. En collaboration avec le chorégraphe canadien David Kilburn, elle crée une installation qui invite le spectateur à un nouveau rapport à la scène, à la danse, à l’autre. Un dispositif sonore articule un espace ouvert à la circulation du public, le spectateur construit sa propre trame sonore par ses choix d’emplacements, de déplacements, d’écoute et du regard. La question de la danse s’incarne, dès l’apparition d’une danseuse. Lorsqu’elle disparaît, le spectateur est rendu à un espace de réflexion qui lui appartient et qui porte les traces du passage d’un autre, des autres et du temps.

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