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TO B- The Real Tragedy

Germana Civera

Festival Montpellier danse 2012

 

Production : association inesperada /germana civera

Coproduction Festival Montpellier Danse 2012, 3 Bis F Lieu d’Arts Contemporains Aix-en-Provence.

L’association inesperada/ germana civera est subventionnée par la DRAC LR- aide au projet, la Région Languedoc-Roussillon, la Ville de Montpellier, le Conseil Général de l’Hérault.

Avec le soutien de la SPEDIDAM et l’Ecole Nationale Supérieure d’Art Dramatique de Montpellier LR 

"Je travaille le corps, sa danse et sa représentation, dans un constant esprit d’expérimentation. 

Je suis sans cesse à l’ouvrage ; sans cesse à l’essai", résume Germana Civera.

 

Les spectateurs de Montpellier Danse ont pu ces dernières années pénétrer ce "laboratoire" chorégraphique : de Fuero(n) à Splendeur Inespérée et sa belle utopie en marche, Germana Civera fait de chaque création un terrain d'expérimentation. "Dans ma traversée de la danse, j’ai toujours constaté que mes projets, mes recherches partent d’abord d’une émotion qui jaillit de mon regard et de ma peau vis-à-vis de ce qui m’entoure, de ce qui me déplace : les personnes, les êtres humains, le monde. Cette émotion me conduit à traverser une expérience de la pensée toujours en mouvement". TO B. -The Real Tragedy, nouvel ouvrage de cette artiste polymorphe, serait, pour reprendre ses mots, une tragédie actuelle ou un "Désastre". 

 

En ces temps de révolution citoyenne, Germana Civera veut embrasser tout à la fois l'universalité du sujet et ses particularités à travers différents points de vue. "Il s’agirait de manipuler les codes de la tragédie, ces « figures imposées » comme celles de la danse, les images bien sûr mais aussi la parole, les figures de la révolte, le désir d’envol pour en ouvrir un espace sensible où malgré tout quelque chose du monde réel sera restitué". 

 

Dans ses propos, il est question de montage au sens cinématographique, de révélateur au sens photographique. L'œil capture, le corps répercute.

 

Accompagnée des jeunes artistes égyptiens Mohamed Fouad, Mounir Saeed, les européens, Bertrand Davy, Marianne de Boer, Marik Renner et Geneviève Vincent pour l’interprétation, de Raphaël Vincent pour la lumière, d'Hélène Soulié, et Didier Aschour pour la dramaturgie et la musique, Germana Civera veut "provoquer un pas de côté, un déplacement, du corps, du regard". 

De la tragédie considérée comme un renouveau en somme. 

 

Philippe Noisette

PRESSE

MAGAZINE INFERNO

 

Festival Montpellier Danse 2012 : “To B.The Real Tragedy” de Germana Civera / “Now the field is open” d’Hooman Sharfi / spectacles du 2 juillet 2012.

 

Deux spectacles étaient proposés au 32e Festival de Montpellier Danse uniquement en ce Lundi 2 Juillet, deux propositions d’arts mêlés : Now the field is open d’Hooman Sharfi et To B.The Real Tragedy de Germana Civera. Pour chacune des deux propositions, on pourra entendre le spectateur rétrograde trouver que la Danse n’est pas au rendez-vous et se perd dans le melting-pot disciplinaire. Pourtant, il faut être un piètre spectateur pour ne pas voir de danse ici et là. Le corps est mis en avant, il s’exprime et entre en mouvement, surtout chez Sharfi.

 

Du mouvement mais pas de sens. C’est une belle coquille vide que Now the field is open de Hooman Sharfi. Au centre du plateau, trois musiciens sont installés sur des praticables à roulette (ils vont donc être déplacés, cela ne rate pas, à la moitié du spectacle). Le parti pris d’installer les musiciens au centre du plateau aurait pu être très fort, mais malheureusement reste sans conséquence pour la dramaturgie du spectacle, hormis de déranger les danseurs et d’occulter la moitié de l’Opéra Comédie, fraichement refait mais toujours aussi inconfortable. Le propos était de mixer street dance norvégienne (la compagnie est implantée à Oslo) et musique traditionnelle iranienne. Bien plus qu’un mélange, il s’agit ici d’une superposition inutile, la musique (au demeurant magnifique) ne se métissant absolument pas. S’il est intéressant dix minutes de se confronter à de la danse hip-hop, traditionnellement dynamique et très scandée voire brutale sur une musique au contraire douce et harmonique, le spectacle tourne en rond rapidement (au propre comme au figuré) car il n’est supporté par aucune dramaturgie, aucune réflexion, aucune chorégraphie (au sens étymologique d’écrire la danse). On est même sidéré de voir des diagonales ou des occupations de l’espace bateaux dignes d’un groupe de fin de premier cycle au conservatoire.

 

Les danseurs sont bons, ils ont de belles personnalités, mais ceux qui se trouvent sur la place de la Comédie, devant le parvis du théâtre, font aussi bien, et eux n’ont pas fait le voyage de Norvège pour nous infliger le spectacle de la médiocrité dramaturgique…

 

A l’opposé se trouve le travail de Germana Civera. Ici pas de recherche de la performance, mais du sens, peut-être même trop. La pièce s’ouvre sur un corps très faiblement éclairé de rouge et une voix en direct déroule une litanie de noms propres, figures tutélaires du spectacle. La voix chuchote, et le public est ainsi plongé dans une écoute très belle qui tiendra toute la première partie de l’œuvre (on en a vu trois).

Le théâtre de la Vignette, théâtre universitaire de Montpellier, offre un écrin idéal pour cette œuvre très dramatique. Toute la pièce est une performance où les artistes (danseurs, comédiens…) font leur lait des grandes étapes fixées par la chorégraphe et sa dramaturge, Hélène Soulié. Les lumières de Raphaël Vincent sont sublimes, véritables vasques pour y loger la matière corporelle. Il arrive que l’on ne voit pas les corps et pourtant, ce spectacle se fait l’écho d’une corporalité sourde et merveilleuse. Tout un jeu se crée entre ombres et lumières, entre dit et non-dit, entre les corps. Et c’est dans cet endroit-là, dans cet entre-deux là que nait la tragédie. Même si certaines images sont finalement trop explicites et n’appellent plus au rêve, la majeure partie de cette expérience s’avère très forte. Les différents temps nous obligent à réagir, à avoir un avis sur ce qui se passe. Un beau spectacle qui pourtant n’est pas très apprécié, car peut-être trop intelligent, en tout cas très déroutant.

 

La programmation de Jean-Paul Montanari, directeur artistique de Montpellier Danse, se veut très éclectique et ces deux spectacles à l’opposé l’un de l’autre montrent deux visages très critiquables de la danse : la volonté de plaire à tout prix sans jamais transgresser les normes en surfant sur la vague du “multiculturalisme”, ou le désir d’aller au plus profond de l’introspection, au risque de perdre une grande partie du public.

 

Bruno Paternot
 envoyé spécial à Montpellier Danse

 

 

 

LA PROVENCE

 

8 novembre 2013 Nadia Tighidet

 

To B or not to B, la tragédie réelle de Germana Civera 

 

Germana Civera n’aime pas qu’on lui impose quoi que ce soit. La chorégraphe, dramaturge, danseuse, comédienne estime à juste titre que l’artiste doit être libre de ses choix. Alors pour la première fois, après plusieurs voyages au Caire où elle a suivi le processus de la révolution, c’est elle seule que s’est imposée une forme : la tragédie.

 

 « To B. The Real Tragedy », c’est une chorégraphie où l’on en parle de la mort.

 

«  Je voulais parler de nos morts, de ce qui reste d’eux en nous, des poètes, des écrivains, des artistes, des êtres chers qui ne sont plus là mais qui sont encore là, ce sont nos fantômes »

 

Inextricablement, c’est ensuite une pièce sur le pouvoir, très présent de manière générale dans l’œuvre de Civera. « Il est question de relation à la politique, qui nous dit quel corps nous devons avoir, nous impose le modèle à suivre : la domination des uns sur les autres, comment on écrase l’autre, c’est cela qui crée l’espace de la tragédie. La tragédie, c’est que tout le monde s’entre tue et qu’on finit par trouver ça normal, on s’est habitué à regarder quelqu’un sur le trottoir, c’est un désastre, dans le sens de l’astre qui a perdu sa lumière. »

 

 Tout est lié. De la mort, au pouvoir, en passant par la position de l’artiste dans la société. En ce domaine, Germana Civera se refuse à produire, comme elle dit « à la queue leu-leu » ;

«  J’ai conscience que je crée avec l’argent public, le vôtre, le mien, mais il est impératif que je ressente la nécessité de le faire, j’ai besoin d’écouter mon mouvement, d’être fidèle encore une fois, à ma nécessité. En créant To B. The Real Tragedy, j’ai pensé à Goya. Il était un artiste, mais il était aussi un témoin du monde… »

 

Être libre de choisir, jusqu’à l’espace qu’on investit. Et le 3BISF Lieu d’Arts Contemporains n’était pas un hasard. « C’est un lieu rare qui me permet de faire mon travail du mieux que je peux. Et cela, je vous assure, c’est rarissime. L’espace dans mon travail, c’est un élément capital. J’aime réinventer chaque fois. Pour cette création, j’ai voulu ne relation frontale entre comédiens et  public. » 

 

To B The real Tragedy est sans conteste une œuvre sombre, parce qu’elle nous parle de nous, mais elle le fait avec humour et en musique, avec des femmes, des hommes (qui sont les femmes qui sont les hommes ?), des danseurs, un musicien, des mots empruntés à Hamlet…

 

Un grand travail de mise en scène et de chorégraphie tout à la fois ; par bonheur, Germana Civera a ressenti la nécessité de le faire.

MONTPELLIER : LA CONDITION DES FEMMES AU MIROIR DE LA DANSE

 

Une émission produite par Martin Quenehen et réalisée par Yvon Croizier

En partenariat avec le festival Montpellier Danse.

Production : Martin Quenehen Réalisation : Yvon Croizier

À l'heure où le 32ème festival "Montpellier Danse" vous donne le goût de la Méditerranée et interroge en particulier la condition des femmes en terres d'islam, un studio de "pole dance" (cette danse acrobatique et lascive exécutée sur une barre verticale) ouvre ses portes dans la capitale héraultaise... De la création contemporaine aux pratiques quotidiennes, que nous dit la danse de la condition des femmes et de leur image ici et là-bas, d'une rive à l'autre ?

Reportages en compagnie de la chorégraphe Mathilde Monnier , qui présente Twin Paradox dans le cadre du festival, et au ArtPole Studio  de Montpellier - cette nouvelle école de "pole dance" montpelliéraine, avec sa directrice Flore Lévy.

Débat en direct avec la danseuse et chorégraphe Germana Civera , qui présente To B. A Real Tragedy , après notamment 4 années de travail en Egypte...

Pole Dance• Crédits :  M. Quenehen - Radio France

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